Ensemble Vocal de Cambrai

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Prima inter pares ?

Les observations qui découlent de notre nécessaire regard sur l'Histoire font apparaître que, par exemple, l'Ecole (qu'elle soit de Belles-Lettres ou de Musique), et le type de régulation culturelle qu'elle fonde, tendent à favoriser en matière de culture des positions « centristes », par la généralisation de modèles moyens, valant par l'évitement des écarts, la correction dans l'application des règles, la production d'un plaisir pouvant avoir son lieu dans l'Ecole même (c'est-à-dire scolairement bienséant). Ainsi, le répertoire de la Musique d'Eglise se présentera le plus souvent comme un répertoire asservi, comme un art moyen, condamné à la médiocrité moins par manque de goût ou d'invention que par position dans le champ social de la distribution de la culture : cet étage n'ayant pas d'autre fonction que de consacrer les valeurs reçues auxquelles il n'atteint pas mais dont il confirme le code de production (écriture) et le code de perception (« écouter de la  musique »).

           

La musique d'Eglise, aujourd'hui comme hier, se trouve affrontée à ses vieux démons ; aussi, la tâche s'annonce-t-elle difficile pour accomplir ses fonctions sacrées : retenir le peuple à l'église (plaire, en un mot), émouvoir, sans, d'une part, tomber dans la profanité, la frivolité et la lascivité menaçantes en tout acte musical et, d'autre part, sans encourir la raillerie et le mépris, ni des « classes populaires » ou des « classes instruites » ni le mépris des « artistes avancés », sans oublier les craintes ataviques de la catholicité française.



04/03/2010
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